Numéro 70 Bulletin épidémiologique
Editorial
Dans ce numéro de rentrée, deux premiers articles sont consacrés à la tuberculose bovine, qui témoignent des recherches mises en œuvre d’une part pour évaluer les performances de modalités de surveillance alternatives à la tuberculination (protocole interféron gamma) quand celle-ci est difficile à mettre en œuvre, et d’autre part pour contribuer à mieux comprendre les déterminants de la situation épidémiologique. À ce propos, la biologie moléculaire, en caractérisant très finement les souches de M. bovis, constitue un outil précieux pour l’épidémiologie.
Deux ans après sa découverte, la brucellose continue à circuler dans la population des bouquetins du massif du Bargy en Haute-Savoie. Le suivi de l’évolution épidémiologique, d’une grande difficulté dans cette population sauvage protégée et peu accessible, est déterminant pour mesurer l’effet des mesures de lutte et pouvoir mener une analyse de risque réactualisée pour les populations humaines et de ruminants domestiques alentour.
Le bilan de l’étude Résabeilles (programme Epilobee cofinancé par l’Union européenne), après sa deuxième et dernière année d’existence prévue, montre l’intérêt de la démarche pour objectiver et quantifier la mortalité et les affections que connaissent les ruchers en France, malgré les nombreuses difficultés de terrain. À la lumière de cette expérience, la Commission européenne envisage de lancer un nouveau programme étendu à l’exposition aux pesticides.
Pour les zoonoses, la surveillance du compartiment animal peut représenter un moyen de vigilance et d’alerte pour l’Homme. C’est ce qu’ont étudié des équipes de l’InVS et du Cirad pour la leptospirose à la Guadeloupe, avec des résultats très intéressants et qui montrent également les limites de l’application pratique de ce concept.
Enfin, la surveillance épidémiologique sur notre territoire doit être complétée par une vigilance sur les dangers exotiques (par ex. en ce moment la peste porcine africaine dans le Nord de l’Union européenne), et également s’appuyer sur des programmes de collaboration avec des pays étrangers représentant des enjeux majeurs en santé animale, tels que la Chine.
Le comité de rédaction